Nous sommes le dimanche 9 juin. Par un pur hasard, vers la fin de l’après-midi, un jeune homme qui traverse un terrain vague situé au niveau de lotissement Les Palmiers, qui s’éloigne de cinq kilomètres de la ville d’Aïn Taoujdate relevant de la province d’Al Hajeb, remarque une voiture qui y stationne. Par curiosité, il s’approche d’elle et remarque que l’homme qui se tient derrière le volant est corps sans âme et présentant des blessures. Perturbé, il fait appel à d’autres personnes qui traversent pour leur demander ce qu’il doit faire. Aussitôt, quelqu’un prend l’initiative et alerte les gendarmes. Quelques minutes plus tard, une brigade des éléments de la gendarmerie royale et de la brigade scientifique et technique, chapeautées par leurs responsables à Meknès, Al Hajeb et à Aïn Taoujdate, se dépêchent sur les lieux et entament les premiers constats d’usage.
En effet, elles remarquent que le défunt est un homme qui semble être un sexagénaire et présentant de graves blessures. Il ne s’agit nullement d’un accident de la route car les blessures semblent être causées par une arme blanche. C’est ce que confirme l’autopsie médicale. Il est clair qu’il s’agit d’un meurtre. Les investigations commencent et pas moins de quelques heures, l’auteur du crime a été identifié. Il s’agit d’un Kassal, dont le métier est de laver et (parfois) masser et gommer les clients dans un bain maure marocain, âgé de vingt-deux ans. Il ne se trouve ni chez lui ni au bain maure où il travaille. La mobilisation des policiers va donner ses fruits. Lundi 10 juin, le jeune homme a été arrêté alors qu’il fumait de la chicha dans un café à Aïn Taoujdate. Il a avoué sans détour qu’il est l’auteur du crime. Il a été conduit au siège de la gendarmerie royale de la ville pour révéler les circonstances et le mobile de son crime.
En effet, il s’est avéré que le sexagénaire était un client fidèle de ce jeune homme. Le dimanche 9 juin, le défunt s’est rendu au hammam. Le Kassal, comme à l’accoutumée, lui a fait le gommage et l’a nettoyé. Le jeune homme l’a accompagné en dehors du bain maure et ils sont montés ensemble à bord de la voiture du sexagénaire qui a démarré pour ne s’arrêter qu’à un terrain vague. Là, le Kassal lui a asséné des coups de couteau. Pour quelle raison ? Pourquoi le jeune Kassal était armé d’un couteau ? Pourquoi le sexagénaire l’a pris en sa compagnie ? Avait-il l’habitude de le faire ? A toutes ces questions, le jeune homme a répondu qu’ils entretenaient une relation homosexuelle et à laquelle il voulait mettre un terme mais le sexagénaire ne voulait rien entendre. Furieux, il lui a donné plusieurs coups de couteau mais, assure-t-il, sans l’intention de le tuer.
Jeudi 13 juin, le mis en cause a été traduit, en état d’arrestation, devant le parquet général près la Cour d’appel de Meknès poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner.
ABDERRAFII ALOUMLIKI
14 JUIN 2024